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Blackenstein

Les joies de la blaxploitation ne connaissent pas de limites. Après un Blackula des plus surréalistes, nous avons droit à cet improbable Blackenstein, film malheureusement pas aussi débridé qu'hybride.

De retour du Vietnam largement diminué par un shrapnel fou, le fiancé de Winifred devient le patient du docteur Stein, ancien professeur de la douce demoiselle. A partir d'un tripatouillage complexe d'ADN, ce médecin, pas fou du tout, peut greffer des bras, des jambes et tout autre membres pendulaires à ses malades. L'origine de ces greffons n'est d'ailleurs jamais évoqués.

Malheureusement, pour une raison trop complexe pour être décrite dans ces pages, les effets secondaires de l'opération sont des plus étranges : les convalescents retournent à leur instincts les plus primaires, animosité et poils en prime.

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Ainsi notre pauvre rescapé du Vietnam va bientôt se transformer en la terrible créature du titre. Coupe afro au carré et sourcils drus, l'horrible personnage va arpenter les rues de la ville pour perpétuer des meurtres atroces à base d'expropriations de bras et d'éviscérations spongieuses.
Tout serait merveilleux pour l'amateur de sensations nouvelles si ces excès graphiques n'était pas précédés par les interminables déplacements du monstre. C'est à peine croyable, la créature se meût à la vitesse d'une pelouse de golf. Elle met au minimum une minutes montre en main pour traverser le cadre de la télévision, pourtant notre écran n'est qu'un 82 cm !
Ponctuant chaque pas d'un grognement de réfrigérateur agonisant, Blackenstein donne tout son sens au mot contemplation. Le sommet de son art étant atteint lors de l'incroyable séquence de l'escalier.
Après avoir brutalisé un patient, le pathétique soldat descend l'escalier cahin puis, un peu plus tard, caha. Atteint le milieu des marches, un bruit suspect à l'étage l'intrigue. Il se retourne lentement, très lentement, puis volontaire comme il se doit pour un ancien du Vietnam, il gravit à nouveau les degrés. Difficile de ne pas être fasciné par un telle déferlement d'action.

Au final, le monstre se fait boulotter par des dobermans policiers que le spectateur s'empressera de remercier : leurs courses athlétiques et leur vigueur nous aura remis du baume au coeur !

On notera aussi la présence d'un certain Melvin qui se fera appelé Malcolm... Mais ceci est une autre histoire.